mercredi 7 septembre 2011

Comment un futur Khilafah réagira à la famine en Somalie?

par AbdulKarim Newell, traduit de l'anglais

La Oumma Islamique est une et sa souffrance est une. Le Messager d’Allah salalahou alaihi wa salaam a dit « L’exemple des croyants dans leur amitié, leur miséricorde et leur compassion, est comme l’exemple d’un corps qui, lorsqu’un des ses membres est affecté par une maladie, se trouve entièrement touché par la douleur et la fièvre. » [Boukhari et Mouslim]

Les richesses dont dispose le monde musulman notamment avec ses ressources naturelles abondantes sont vastes. Il n’y a nul besoin de dépendre de l’aide des États-Unis, de l’ONU et d’autre puissances occidentales. Le Khilafah, en fait, se doit d’être au premier rang des états qui aident et qui ne reçoivent pas.

Le Prophète salalahou alaihi wa salaam a dit « La main qui donne (litt. la main haute) est meilleure que la main qui reçoit (litt. la main basse) et commence par ceux dont tu as la charge! La meilleure des aumônes consiste à faire don du superflu. Celui qui fait montre de retenue, Dieu le rend digne, et celui qui se passe d'autrui, Dieu le met au-dessus du besoin. » [Bukhari et Muslim]

En 1845, la Grande Famine en Irlande entraîna la mort de plus d’un million de personnes. Le sultan ottoman de l’époque, le Khalifah Abdoul Majid I, déclara son intention d’envoyer 10.000 sterling aux paysans irlandais mais la reine d’Angleterre Victoria (l’Irlande était à l’époque sous domination britannique) demanda au sultan une aide seulement de 1.000 sterling car elle avait envoyé elle-même une aide de 2.000 sterling. Le sultan envoya donc les 1.000 sterling mais il aussi envoya secrètement trois bateaux pleins de nourriture. La justice britannique essaya de bloquer les bateaux, mais la nourriture arriva au port de Drogheda et fut laissé là-bas par les marins ottomans. En raison de cela, le peuple irlandais, particulièrement les habitants de Drogheda, restent à ce jour liés d’amitié aux turques.

Le Khilafah n’est pas un union d’états indépendants comme l’Union européenne. Le Khilafah n’est pas non plus un empire où les richesses sont transférées des régions dominées vers la région centrale. Le Khilafah est un état sous l’autorité d’un gouvernement central, divisé administrativement en provinces (appelées en arabe Wilayaat). Si une province du Khilafah subit un désastre tel que la famine, alors des fonds seront collectés dans toutes les autres provinces afin de résoudre cette situation. Le département de charité (Diwan as-Sadaqat) et le département des biens publics de la Trésorerie (Bait ul-Mal) attribueront des fonds pour cette famine.

La distribution de l’aide et résoudre la crise demanderont la mise en commun des ressources de plusieurs agences gouvernementales ainsi que des forces armées. Le Khalifah peut personnellement prendre en charge la situation ou il peut déléguer cela à l’Adjoint du Khalifah (Mou’awin Tafwid) qui dispose des mêmes pouvoirs que le Khalifah dans sa capacité d’adjoint. L’Adjoint du Khalifah (Mou’awin Tafwid) peut ensuite prendre contrôle de toutes les agences gouvernementales et des forces armées qui sont impliquées dans l’opération des secours, ainsi réduisant la bureaucratie qui peut retarder les opérations d’aide.

Une autre possibilité est que le gouverneur (Wali) de la province affectée peut être conféré les pleins pouvoirs sur son Wilayah afin d’organiser les opérations de secours. Ceci ne serait que temporaire car les gouverneurs dans le Khilafah sont limités à des mandats limités (khass) afin d’empêcher l’établissement de régions indépendants, autonomes ou semi-autonomes. Lors de l’an 18 après Hégire, durant le Khilafah de Omar ibn al-Khattab radhi’Allah ‘anhu, la péninsule arabique fut touchée par une grave famine et une sécheresse; la faim fut tellement sévère que les animaux sauvages finirent par aller dans les villes, et si un homme abattit un mouton il ne pouvait pas le manger car l’animal était squelettique et les troupeaux moururent de faim. Cette année fut appelée l’année de ar-Ramadah parce que le vent emporta la poussière comme des cendres (ar-ramad) [Dr Ali Muhammad as-Sallabi “Omar ibn al-Khattab sa vie et ses temps,” - "Umar ibn al-Khattab his life and times," Vol.1, p.409]

Omar radhiAllah ‘anhu fut le Khalifah et il radhi’Allah ‘anhu prit personnellement le contrôle de la gestion de la crise de la famine. Il radhiAllah ‘anhu prêta serment qu’il ne goûterait à aucune viande tant que la famine n’était pas terminée et que les gens n’avaient pas repris leurs vies normales.

Il radhi’Allah ‘anhu établissa des camps de réfugiés dans le désert pour les milliers d’arabes qui vinrent à Médine. Omar radhi’Allah ‘anhu créa une institution pour venir en aide aux réfugiés et il radhi’Allah ‘anhu nomma des fonctionnaires pour ces camps. Il radhi’Allah ‘anhu répartit le travail afin que chaque fonctionnaire connaisse exactement le travail qu’il devait faire, et il radhi’Allah ‘anhu ne donna pas exactement le même travail à deux personnes. Il radhi’Allah ‘anhu nomma des gens dans différentes parties de Médine pour superviser la distribution de la nourriture. Ils le rencontrèrent le soir et lui expliquèrent ce qu’ils avaient fait et il radhi’Allah ‘anhu leurs donnait de nouvelles instructions. Omar radhi’Allah ‘anhu travailla lui-même dans les camps de réfugiés.

Omar rahi’Allah ‘anhu avait déja établi une institution appelée Dar ad-Daqeeq avec comme objectif de distribuer la nourriture pour ceux qui venaient à Médine. Cette institution distribuait de la farine, du sawiq, des dates et des raisins de ses réserves avant que des provisions soient acheminées des autres régions du Khilafah.
Omar radhi’Allah ‘anhu écrivit à tous ses gouverneurs en Egypte, Irak, Perse et Syrie leur demandant d’envoyer de l’aide. Tous répondirent en envoyant des quantités énormes d’aide vers la capitale. Enfin, Omar radhi’Allah ‘anhu organisa la prière de la pluie (al-istisqa) à Médine et dans les autres régions du Khilafah. Allah soubhanou wa ta’ala accepta son doua et il se mit à pleuvoir.

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