jeudi 18 août 2011

Une discussion sur la grève et les actions du syndicat avec les musulmans

Yahya Abu Yousuf, traduit de l'anglais
texte original http://www.iculture.org.uk/articles/ideas/discussing-striking-and-union-actions-with-muslims

Un musulman que je connais a été demandé par un autre musulman pourquoi il ne faisait pas grève le 30 juin (note: le 30 juin 2011 a été journée de grève par plusieurs syndicats en Grande-Bretagne) comme faisait le reste du syndicat; il répondit “Je ne suis pas membre du syndicat, mais même si j’étais, alors j’aurai comme même un problème avec faire grève car ça signifie une violation de mon contrat d’emploi, quelque chose qu’en tant que musulman je ne peux pas faire.” Son interlocuteur pensa à ce qu’il dit, lui indiquant qu’il n’avait jamais pensé à ce sujet de cette manière, puis il lui demanda “mais comment pouvons nous les arrêter?”, voulant dire le gouvernement ou les employeurs qui désirent faire du tort ou supprimer les droits des employés.

En fait il existe plusieurs façons de répondre à cette question; la réponse qui fut donnée lors de cet échange était “ma religion vient en premier, donc si je suis demandé à la compromettre, alors je dois persévérer”, ce qui doit être ainsi l’attitude du croyant ferme. Celui adressé par cette réponse sentira un encouragement à faire de sa croyance la base de ses décisions personnelles. Ceci est une sorte de prédication qui touche les âmes des gens afin de les aider à choisir le meilleur cours d’actions. Néanmoins, cette question a pu être demandée en raison d’un sentiment de faiblesse de la part de l’interrogateur, mais elle fut demandée plus probablement dû à un sentiment que la règle de la charia n’est pas pratique dans cette situation, d’où cette confusion. Dans la discussion qui s’ensuit, ce sentiment que la règle de la charia n’était pas pratique fut constaté par le musulman qui ne faisait pas grève, alors il lui dit que les lois Islamiques de la charia seraient appliquées au sein d’un système complètement différent, qui est appelé le Khilafah, où une telle injustice serait rare et où il y existerait des mécanismes pour la résoudre. Le problème c’est qu’il verrait le Khilafah comme un rêve utopique ou comme un salut promis, pas comme quelque chose qu’il peut espérer voir dans un avenir proche.



S’ils sont appelés à faire grève pour résister le gouvernement, ou à porter plainte afin d’arrêter un employeur oppressif, ils pourront penser que l’atmosphère du présent système de lois peut engendrer des résultats positifs. Si on leur dit qu’il existe un meilleur système, mais on ne leur explique pas les détails de ce système, alors ils ne sont pas en mesure d’imaginer comment un tel système peut garantir leurs droits et donc ils ne le désirent pas comme solution immédiate.

Le problème fondamental est que les musulmans ont perdu confiance en la capacité des lois de la charia à résoudre leurs problèmes, due à un manque de connaissance des détails des lois et de comment elles interagissent. Les lois de la charia sont perçus comme étant un sacrifice à offrir pour Allah swt plutôt que comme des solutions pratiques aux problèmes qu’ils rencontrent; le prêcheur prêche afin de rassembler le plus grand nombre qui est volontaire à se sacrifier. D’un autre coté, le musulman qui travaille pour le renouveau doit impérativement défier cette idée que la charia n’est pas pratique. Il doit toujours chercher à présenter les lois de la charia comme étant des solutions aux problèmes avec tous leurs détails, afin qu’il génère une confiance en elles; alors les lois de la charia seront plus ardemment désirées jusqu’au point où elles seront vus comme la seule solution viable et immédiate. Les solutions occidentales et partielles doivent être exposées comme étant contradictoires et incapables de traiter les causes à leurs racines, encore moins les symptômes.

Bien que les grèves de ces jours portent sur le sujet des salaires publiques, des retraites, de la santé globale de l’économie et des mesures d’austérité, il n’est pas nécessaire d’adresser tous cela à la fois. Beaucoup de ces problèmes sont auto-infligés, résultats d’autres solutions faibles. La réalité des problèmes des retraites est qu’on doit s’occuper des personnes âgées qui ne peuvent plus travailler. Comment cela doit-il se passer et à qui revient la responsabilité principale de résoudre ce problème. Un autre problème qui a été porté au premier plan par le musulman qui demanda la question initiale est: de quelle manière pratique la charia protège le droit des travailleurs?

Une suggestion de comment la question peut être autrement répondue est résumée de la façon suivante:

Les musulmans n’ont nul besoin de syndicats pour protéger leurs droits de travailleurs car le Prophète salalahou alaihi wa salaam a dit “l’Imam est responsable de ses sujets.” C’est le devoir du Khilafah d’éliminer l’injustice infligée par les employeurs sur les employées. Il n’y a nul besoin d’organisation gérée de manière indépendante, car en Islam c’est un grand péché et un crime de ne pas éliminer une injustice alors qu’un musulman en est capable. Si le Khilafah néglige ce devoir alors ça devient la responsabilité de le Oumma d’éliminer cette injustice an accord avec la charia. La Oumma a le droit de rendre des comptes au Khilafah à travers un système de tribunal, chaque fois qu’il faillit à remplir sa responsabilité, alors qu’en Grande-Bretagne, l’unique moyen de rendre des comptes est lors des élections, qui, en effet, n’est pas un moyen de rendre des comptes lorsqu’un crime est commis. Etant donné que le droit des travailleurs ne fait pas parti du code criminel britannique, et que le parti au pouvoir édicte les lois, il n’existe pas de moyens pour leur rendre des comptes autre que manifester et faire grève. Le président Clinton fut traduit en justice seulement lorsqu’il mentit sous sermon, qui est un crime, mais il ne pouvait pas être traduit en justice pour sa politique. Le khalifah, par contre, peut rendre des comptes dans un tribunal s’il néglige une règle de la charia.

En ce qui concerne les autres droits généraux des employés comme la retraite, la santé et la sécurité, etc. ceci sont une fois de plus le domaine de l’état. Il ne s’agit pas seulement de services octroyés aux employés, c’est un soin donné à tous les secteurs de la population. L’Islam ne place pas de telle relation employeur-employé dans le code civil, afin que les citoyens puissent chercher justice dans les tribunaux civils, où très souvent les riches sont en mesure de gagner, mais elle fait parti fermement du droit criminel. Les droits des employés sont bien ancrés dans la charia. Alors que les régimes de retraite basés sur le riba, qui sont l’objet de dispute aujourd’hui, sont à l’origine interdit dans la charia, le problème réel est si les personnes âgées sont adéquatement pris en charge. Etant donné que le gouvernement britannique planifie de grands changements pour le système des retraites et que la culture britannique n’encourage pas les enfants à prendre soin de leurs parents lorsqu’ils sont âgés, on comprend pourquoi les gens ressentent le besoin d’investir dans des plans épargnes retraites afin d’assurer leurs situations financières lorsqu’ils seront âgés.

Tous cela ne traite même pas la question des finances publiques ainsi que d’autres problématiques auxquelles un état doit faire face; ça devient trop de sujets à discuter lors d’une seule conversation. Néanmoins, avec un bon plan de série de conversations établi sur le temps, chacune de ces questions peut être adressée. A chaque fois, la même formule est utilisée: traiter la réalité du problème - pas comment il est perçu en Occident- puis proposer une solution islamique basée sur les évidences islamiques, démontrant comment chacune de ses interactions avec les autres lois de la charia apporte une véritable solution au problème.

Le but de la discussion n’est pas de proposer les lois islamiques de la charia comme des solutions immédiates aux problèmes britanniques, mais de donner confiance aux musulmans que la charia d’Allah subhanahou wa ta’alaa n’est pas seulement supérieur, mais qu’elle est aussi pratique et immédiatement applicable lorsqu’elle est instaurée par un état Islamique. Les lois islamiques garantissent la satisfaction complète de tous les besoins basiques (nourriture, habillement et logement) pour chaque citoyen de l’état Islamique. Ceci est obtenu en obligeant toute personne apte de travailler, afin qu’elle garantisse les besoins basiques pour elle-même et ses dépendants. L’Islam oblige les enfants ou les héritiers à soutenir financièrement les parents lorsqu’ils ne sont pas en mesure de travailler, ou sinon oblige le Trésor de l’état (Bait ul-Mal) à le faire s’il n’y a personne à le faire. En somme, l’Islam exige que l’individu garantisse la satisfaction des besoins basiques (nourriture, habillement et logement adéquates) pour lui ainsi que pour ses dépendants.

S’il y a des parents qui ne remplissent pas leur responsabilités, alors ils seront rappelés à l’ordre pour leur négligence. Dans tous les cas, les besoins des gens doivent être satisfaits et le Khalifah est rendu des comptes pour cela. Il peut être traduit en justice s’il est négligeant en prenant soin des citoyens, qu’ils soient Musulmans ou non-Musulmans.

Abou Maryam Azdi rapporte qu’il a dit à Mouawiyah “J’ai entendu le Prophète dire “Si Allah place quelqu’un en autorité sur les musulmans et il met une barrière entre lui et leurs besoins et objets et pauvreté, Allah mettra une barrière entre Lui et ses besoins et objets et pauvreté le Jour du Jugement.” Alors Mouawiyah nomma un homme pour surveiller les besoins des gens.

Donc la discussion a été centrée sur la réalité du problème (employeurs injustes et pensions des personnes âgées), les textes islamiques qui offrent une loi islamique comme solution au problème (responsabilité de l’état à rectifier l’injustice et à s’assurer que chaque citoyen a ses besoins satisfaits), comment cette solution interagit avec les autres règles islamiques dans le cadre d’un système (rendre des comptes aux employeurs, parents et même au Khalifah), et le but que tout cela cherche à accomplir (stabilité économique pour la société et subvenir aux besoins de chaque citoyen).

Bien que ce qui a été discuté dans cet article manque des détails textuels de la charia, sa structure reste néanmoins importante, car il a pour but de traiter du manque de confiance dans les lois de la charia en tant que solutions pratiques.
Chacun des points cités peut être exploré avec plus de détails afin de construire plus de confiance. L’objectif est de montrer comment cette solution vient de la aqida et comment elle est appliquée en pratique, en parallèle avec les autres lois de la charia, afin de résoudre les problèmes réels des humains. De cette manière, la confiance est établie et cette solution devient quelque chose de fortement désirée, et non pas un simple rêve utopique pour le futur.
Il existe d’autres branches de discussion.

Les mouvements syndicaux sont nés du conflit capitaliste-socialiste avec de nombreux syndicalistes se positionnant à ce jour en faveur de solutions socialistes aux problèmes économiques.
En ces temps de tumulte économique, il est très probable de voir des appels d’action syndicale contres les mesures d’austérité du gouvernement. Ça vaut la peine de faire des recherches sur les sujets suivants afin que les musulmans acquièrent une image plus claire de ce qu’une solution de la charia ressemblerait au sein d’un Khilafah, et de pourquoi les solutions partielles capitalistes sont vouées à accroître la misère à long terme.

Les salaires minimums décrétés par l’État (le SMIC), les monopoles, les terres inexploitées, l’interdiction de propriété privé et les banques d’usuraires ont toutes l’effet de décourager le commerce au sein d’une société. Ceci est le cas car toutes ces mesures agissent comme des obstacles à l’objectif de faire circuler librement les richesses dans la société. Par exemple, le concept d’usure (que les capitalistes définiraient comme le prix de l’argent) a plusieurs implications dans une société capitaliste en matière de décourager l’activité commercial:

1) Le politique de l’usure crée une classe oisive d’individus qui obtiennent leurs revenus de leurs épargnes. Ceci prive la société de la main-d’œuvre et des initiatives d’entreprise de ces gens et cela conduit leur capital à rester dans des domaines non-productifs étant donné qu’il n’est pas disponible aux investissements même si ce fut pour des périodes de courte durée.

2) L’usure a de profondes implications pour l’équilibre entre la production et la consommation et cela de deux façons. Premièrement, l’intérêt sur les crédits de consommation a pour effet de transférer une partie du pouvoir d’achat d’un groupe de gens qui ont une grande propension à consommer (c’est à dire les masses) vers un groupe qui a une plus faible propension à consommer (c’est à dire les prêteurs). Deuxièmement, l’intérêt sur les prêts de production augmente le coût de production et donc le prix des biens de consommation. De la même manière, les mesures artificielles telles que le salaire minimum (le SMIC) ont pour effet d’augmenter les coûts de production et donc les prix des produits. Les prix plus chers se répercutent sur les gens et, par conséquence, ça réduit la source d’investissement et la demande pour plus de consommation au sein de l’économie.

3) L’institution usuraire introduit un conflit d’intérêts entre les établissement d’emprunt et les commerçants, ce qui représente une source d’instabilité dans le système économique. La priorité pour les établissements d’emprunt est de maximiser les dividendes de leurs actionnaires et pas d’établir une économie commerciale prospère. Par conséquence, percevoir de hauts taux d’intérêt ainsi que d’autre coûts sont bénéfiques pour les actionnaires mais désastreux pour les commerçants et l’économie. Donc, les mesures comme le l’usure transfère les richesses de ceux qui en ont besoin (généralement les pauvres) vers ceux qui sont la source des finances (généralement les riches), augmentant ainsi les inégalités dans la distribution des richesses. De plus, la contrainte de mesures telles que l’usure et le salaire minimum produit des coûts supplémentaires aux commerçants et réduit ainsi le volume des échanges commerciaux dans l’économie.

Par conséquence, l’effet des politiques capitalistes pratiquées dans la société est que les richesses ne circulent pas dans la société mais restent concentrées dans les mains de quelques. Les socialistes qui soutiennent le contrôle des prix restreignent aussi l’activité économique. En reniant le concept de propriété privée, ils détruisent la motivation des gens à travailler dure et efficacement. Comme un historien le décrit, le contrat social entre les travailleurs et le gouvernement dans les pays socialistes étais “On prétend de travailler et vous prétendez de nous payer.” Par conséquence, toutes les richesses restent dans les mains du gouvernement.

Le système Islamique fournit une incitation à l’activité économique et proscrit la thésaurisation soit l’accumulation superflue de l’argent. Ce système impose le Zakat sur cette argent et par conséquence transfère ces ressources vers une activité économique productive à travers l’investissement de cette argent ou à travers une augmentation de la demande à la consommation.

La notion de partage des bénéfices en Islam diffère fondamentalement du concept d’intérêt. Premièrement, le participant aux bénéfices a un intérêt direct et une véritable préoccupation dans les activités commerciales de l’entreprise, alors qu’un prêteur est garanti son rendement et donc ne se souciera pas indûment de l’entreprise pour laquelle il a emprunté étant donné que son prêt est normalement garanti. De plus, comme l’entreprise n’est pas financée par la dette, elle n’est pas sujet aux problèmes financiers à court terme sur les prêts en cours ou sur le fait de gérer des remboursements plus importants si le taux d’intérêt croît. Cela conduit à une stabilité court et long terme pour les commerçants. Des mesures telles que l’instauration d’un salaire minimum ne réduit pas la pauvreté mais en fait l’accroît. Afin de vraiment s’attaquer à la pauvreté, on doit d’abord comprendre la question fondamentale économique. C’est à dire comment distribuer les ressources et fonds massifs qui se trouvent dans le monde à tous les citoyens et comment permettre aux gens d’utiliser ces ressources en les permettant de s’efforcer à les obtenir. L’état Islamique a démontré pendant des siècles avec des solutions pratiques émanant des textes divins qu’il était capable de s’occuper de ce problème. Les pays qui sont aujourd’hui référés comme ‘Tiers-Monde’ ont atteint un niveau sous l’Islam qui ne peut être atteint en son absence.

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